Des nus et des couleurs

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samedi, 19 juillet 2014

compte-rendu de stage - portrait avec Valérie Mugica

Pour la 1ere semaine de mes vacances d'été, je me suis inscrite in-extremis dans un stage de dessin et peinture proposé par Valérie Mugica, artiste bordelaise, sur le portrait. Ce stage de 5 jours (22h) était proposé dans le cadre d'une résidence de l'artiste au chateau Palmer, à Cenon -> il est possible d'aller voir les œuvres que Valérie expose tout ce mois de Juillet, jusqu'à la fin du mois. 

Une journaliste du journal sud-ouest est venue plusieurs fois visiter l'atelier et a réalisé un article et des photos publiés dans le sud-ouest du 12 juillet : http://www.sudouest.fr/2014/07/12/cours-de-pinceaux-pour-les-vacances-1613106-2830.php

Pour ma part, c'était un réel bonheur de pouvoir renouer avec ce thème et dessiner... encore dessiner, avec de bons conseils, et entourée des oeuvres assez mystérieuses de Valérie (portraits en rouge, révélés par un éclairage artificiel, portraits dits "blancs", juste un peu de gris de payne dans des toiles laiteuses pour des portraits bien maitrisés). Le stage a été rendu très agréable par la longue expérience de formation et les qualités pédagogiques et d'animation de l'artiste, et aussi par le fait que nous étions juste cinq stagiaires tous assez motivés. L'ambiance était agréable.

Le 1er jour, Valérie nous a fait des rappels sur l'approche dessinée du portrait - les proportions, les formes, les volumes - et nous a fait réaliser plusieurs croquis permettant de mettre en pratique cette théorie avec des angles de pose variés (visage de face, de profil, de trois quart, regard levé ou au contraire vue plongeante sur un front pensif). Tout ce formalisme est utile pour construire un portrait et vérifier "en gros" ses proportions.

Le deuxième jour, nous avons réalisé un portrait au fusain d'après une photo en noir et blanc.

Pour cela, nous avons commencé par réfléchir au rapport d'échelle et au centrage du portrait en reportant la diagonale d'un rectangle "au plus près des contours du portrait" sur notre support, afin d'avoir la proportion largeur / hauteur. 1ere boulette de ma part, j'ai essayé de tracer cette diagonale à main levée car je n'avais pas d'outil "long" pour tracer : ce n'était pas une bonne idée, mon rapport n'était pas bon du tout, et il a fallu après avoir commencé le dessin, tout reprendre.
Si les débuts du dessin ont été laborieux, j'ai en revanche bien accroché avec la technique utilisée pour travailler ce portrait au fusain : une fois les proportions posées et les traits principaux esquissés, il s'agit de les renforcer avec un trait très appuyé au fusain. on réalise ensuite une grisaille avec la tranche du fusain sur toute la feuille, et on adoucit cette grisaille au chiffon pour obtenir un fond assez homogène et d'une valeur moyenne. Si le tracé du visage a été assez appuyé, il reste visible après cette étape, il est possible de commencer le renforcement des valeurs au fusain, et de dégager des lumières en gommant.
La difficulté de mon modèle a été de rendre les valeurs sombres, et de dessiner l'oeil droit qui est dans l'ombre, en vain. Valérie a finalement terminé ce travail, j'en étais pour ma part incapable, toute occupée à essayer de reproduire ce qui était visible de cet oeil sur la photo... Trop peu.

Pour terminer le portrait, j'ai fini par gommer le fond de demi-valeur gris qui me gênait ... on y voyait trop de traces de doigts à mon goût! (et oui, il vaut mieux être soigneux lorsqu'on travaille au fusain, et ne pas avoir les mains moites)...

Nous avons travaillé le 3eme jour d'après une représentation en volume - il s'agissait de réaliser un portrait d'après un plâtre. J'ai choisi une reproduction antique. Valérie avait posé un fond coloré sur des feuilles format raisin, nous avons travaillé au fusain et à la gomme pour retrouver le fond coloré et signifier les zones les plus lumineuses.

Le 4eme jour, j'ai travaillé d'après une photo personnelle. L'ébauche du portrait s'est faite au fusain et  la suite a été réalisée avec un fond de sanguine, puis travaillée au crayon sanguine, au fusain et à la gomme mie de pain. On reconnait la personne qui a posé, le portrait est beau mais là aussi j'ai eu besoin de l'aide de Valérie pour corriger plusieurs détails qui plombaient ce portrait.

Et dernier jour, travail à l'acrylique en noir et blanc. J'ai choisi un sujet dont le traitement (un portrait couleur) était beaucoup plus doux et moins contrasté que ceux choisis par les autres stagiaires, et il m'a été difficile de restituer ce contraste! Il faudrait que je reprenne ce portrait, affaire à suivre!!!

J'ai été bluffée par la qualité à laquelle on peut arriver avec un regard aiguisé (celui de Valérie ;o), de la patience et un peu de ténacité. Il y a aussi e beaucoup de variété dans le choix des poses et des portraits, et aussi dans le style des représentations, même si Valérie nous a poussés à aller vers une représentation assez exacte et presque photographique, pas mal de poésie aussi.

Pour ma part, j'ai aimé travailler avec le fusain, la sanguine, la gomme pour retrouver des lumières en avançant doucement, un vrai bonheur. J'ai eu plus de mal avec l'acrylique, il n'est plus possible de corriger un détail du bout du doigt avec cette technique. Ce stage m'a donné envie de revenir à des choses simples, juste du dessin.

Pour un premier stage, c'était vraiment une jolie réussite. A noter, Valérie Mugica propose deux autres stages cette fin de juillet à Cenon : un stage de dessin de nu et un autre stage "carnet de voyages". Plus d'infos à cette adresse :

http://www.ville-cenon.fr/16-agenda/4423-stages-de-dessin-et-peinture.html

dimanche, 21 octobre 2012

les poses d'une danseuse

Je suis retournée dans l'atelier d'Agnès la semaine dernière, très intéressée par son annonce de poses de danse classique.

Mon père m'a invitée il y quelques années au Grand Théâtre de Bordeaux pour y voir "le Lac des Cygnes" . Le spectacle était puissant, magique, irréel, fragile, fantastique. Cela faisait sans doute longtemps que je n'avais pas écarquillé les yeux comme ça, que je n'avais pas ressenti un tel émerveillement. Ce spectacle a remué quelque chose. Depuis, je fais chaque année des cures de Grand Théâtre et aussi de TNBA.

Et, surtout, je me suis inscrite dans un cours de danse classique pour adultes débutant. Je crois que c'est la meilleure chose que j'ai pu faire pour mon dos, mais pas que, pour moi, en général, ces dernières années!. En cours de danse classique, j'ai l'impression sauvage de régresser et de redevenir une petite fille de 10 ans, je retrouve les sensations physiques qui m'animaient dans le cours de danse de Mme Serrano. C'est quelque chose de très bizarre de remonter le temps de cette façon. Je vieillis, et paradoxalement, une fois par semaine, je retrouve dans le tréfonds de mes muscles une gamine libre et légère que je n'ai jamais complètement cessé d'être, mais qui est quand même bien discrètement enfouie.

Chez Agnès, grand questionnement intérieur, gros doute : comment représenter la danse, qui est mouvement, par des poses statiques? Je n'ai pas trouvé la réponse, mais c'est comme en danse, je n'ai pas trop réfléchi, je me suis jetée "dans la transe". La danse classique apporte une fluidité de gestes, un maintien, très caractéristiques, et ça, j'ai pu d'une certaine manière le capter. La modèle a bien aidé, ce n'est pas "une débutante". impressionnante dans les poses courtes, certaines tenues sans ciller, sur pointes, pendant quelques minutes. Chapeau bas. Epatée, je lui ai donné un croquis, le plus beau, pas possible de faire moins.

voici les croquis du jour à la sanguine :

le regard qui suit la main :

le regard - sanguine - format A2

Un port de bras

port de bras - sanguine - format A2

Un étirement

etirement - sanguine - format A2

La tete à l'envers!

A l'envers - sanguine - format A2

A tous les rats, les ratotes, à une prochaine fois...

lundi, 14 novembre 2011

nouveau cours

Chouette... Après une longue période de flottement liée à des problèmes de santé, une hospitalisation suite à une opération, I'm back. J'ai eu le bonheur de recevoir un mail d'Emmanuelle Leblanc qui proposait un nouveau cours de modèle vivant à l'ESAA. J'ai foncé, je me suis inscrite. Peut-être que le cours d'Emmanuelle est moins rôdé que celui de François, mais c'est aussi l'occasion d'une approche différente, tout change et se renouvelle. J'avais bien aimé le cours sur les couleurs et la peinture à l'huile : j'aurai aimé suivre ce cours à nouveau et surtout approfondir les essais à l'huile, qui m'ont intéressée.

C'est donc avec une très grosse envie de dessiner que j'ai repris le chemin des cours, début novembre. J'ai ressorti avec bonheur mes crayons sanguine, sur papier blanc pour les premiers essais puis sur kraft.

écart - sanguine - 30x50 cm

Avec des rehauts à la craie blanche :

je t'écoute - sanguine sur kraft - 30x50 cm

par quoi commencer? sanguine sur kraft - 30x50 cm

Avec un crayon de couleur sanguine :

buste II - sanguine sur kraft - 30x50 cm

pose longue - sanguine sur kraft - 30x50 cm

Petit exercice de fin de séance : des croquis rapides, en essayant de construire le dessin par "l'enveloppe" : c'est à dire, en traçant les principales lignes extérieures du sujet, sans rentrer dans le détail. C'est super-dur. J'ai cru prendre conscience de ma façon de procéder, qui est complétement différente : je commence par dessiner un détail à partir d'un point saillant (ce jour, c'était très souvent le chignon, mais parfois lors d'une pose bizarre, ça peut être une épaule, ou un genou), et je décline le dessin en "descendant", d'un côté à l'autre en alternance. Je ne passe vraiment pas par une étape de construction classique, par laquelle je poserais les grandes lignes ou les principaux points de mon dessin. On dirait que je m'en suis affranchie, mais cet exercice m'a permis de prendre conscience de la difficulté qu'il pourrait y avoir à dessiner autrement.

Ce qui m'a paru difficile avec cette méthode, c'est que mon dessin d'enveloppe ne tombe jamais juste. Lorsque j'essaie de le meubler de détails, je me rends compte qu'il y a quelques problèmes avec les proportions de cette enveloppe... Zzzzzuittttt!

Je n'ai pas éclairci les mystère de l'enveloppe. Je n'en ai pas retiré de bénéfice à très court terme, et au vu de mes quelques essais.

enveloppe - sanguine sur kraft - 30x50 cm

dimanche, 24 juillet 2011

Rondeur et douceur à la sanguine

J'ai utilisé cette fois un crayon sépia, pour croquer les rondeurs de cette modèle très stylée. Il en résulte de grands croquis tout simples d'une petite bonne femme toute ronde et très mignonne, vous ne trouvez pas?

J'aime bien le flou de la sanguine et les ombres subtiles projetées sur les volumes du modèle. J'aime bien les poses du modèle, assez recherchées.

"Aguicheuse" - L. à la sanguine, nu - format A2 - mai 2011

L. a la sanguine, nu - format A2 - mai 2011

C'est elle! L. à la sanguine, nu - format A2 - mai 2011

L. à la sanguine, nu - en appui - format A2 - mai 2011


Liens vers les autres billets à la sanguine :

- autres nus

- matériel

lundi, 24 mai 2010

Crayons sanguine

Qu'est-ce qu'un crayon sanguine? D'après Wikipedia "un crayon sanguine contient une mine à base d'argile ou de terre rouge naturelle. Apparenté aux pastels, il est employé particulièrement dans la technique dite des « trois crayons » avec la pierre noire et la craie blanche."

J'utilise les crayons sanguine de la marque Conte. Le crayon noir en haut de l'image est une "pierre noire", qui permet un noir intense et un tracé un peu gras.

sanguines (crayons conte)

... Help ... demande de conseil : existe-t-il des taille-crayons de bonne qualité spécial sanguine (un peu plus larges que pour crayons normaux, bois et mine tendre...)? Pour ma part et en désespoir de cause, j'affute mes outils au cutter...

Quelques nus "conventionnels" à la sanguine

Il m'est arrivé de réaliser quelques nus à la sanguine, et je les présente ici. Cette technique n'est pas utilisée dans le cours que je fréquente; on nous pousse davantage vers un travail graphique et créatif utilisant un mélange de techniques diverses et variées.

La sanguine, c'est quand je prends un croquis en cours, pas le temps pour déballer toutes les affaires, ou les jours de grande fatigue. La sanguine, c'est doux, on peut 'frotter' pour estomper et gommer les petits défauts, c'est souvent joli, c'est une technique classique qui va bien au nu.

Deux croquis réalisés dans le cours d'Emmanuelle :

Pudique - sanguine format A2 (42x60 cm)

nu groupé - sanguine format A2 (42x60 cm)

Un croquis réalisé dans le cours de François :

Lahifa pensive (sanguine - 36x48cm)

samedi, 3 avril 2010

Le modèle vivant, c'est merveilleux

C'était lors d'un stage d'aquarelle, l'été dernier, à Angers. Un soir, je me suis retrouvée un peu par hasard dans un atelier de modèle vivant.
C'était un atelier libre, non guidé par un prof. Nous étions une bonne douzaine, je ne connaissais personne, chacun donnait 5 euros pour la séance (deux heures) et le modèle.
A tour de rôle, chacun proposait une duree de pose : il y a donc eu des poses très courtes (1 minute) et d'autres un peu plus longues, durant jusqu'à 15 minutes.

Je me suis posée dans mon coin avec mon mini bloc, mes crayons (sanguine et graphite), et j'ai commencé à dessiner. La modèle était fine, nerveuse et anguleuse, plutôt gracieuse, et surtout très très souple. Elle me faisait penser, par ses poses, aux nus d'Egon Schiele. Je suis sortie de ces deux heures de dessin très détendue et toute contente de ce que j'avais produit. J'ai senti un gros sentiment de plénitude, et je me suis dit que c'était ce vers quoi il fallait que je m'oriente.

J'aime le dessin car :

- il demande de la concentration (déconnexion des problèmes du quotidien assurée), de la précision, de la concision

J'aime le modèle vivant car :

- les poses (et l'éclairage) ne sont jamais identiques : il y a un renouvellement, une variété

- le modèle bouge toujours un peu pendant la pose, ce qui permet d'aboutir à un résultat qui n'est pas figé

- les poses sont courtes en général (moins de 20 minutes), et il faut donc un trait assez vif : pas le temps pour les reprises.

Il y a aussi un apprentissage : on aborde de nouvelles techniques dans le tracé ou pour passer de la couleur, mais, au fil des séances, c'est l'oeil et la main qui s'affutent et le dessin qui se fait plus sûr.

Voici donc la toute première image réalisée à Angers, c'est un nu fragile et rapide, réalisé au crayon. Le trait n'est pas appuyé du tout, le dessin n'est pas vraiment juste, mais l'essentiel y est.
1er nu : esquisse fragile (format A5 : 14x20 cm)

Je ne présente pas de nu dessiné de face (assez nombreux ce jour là).
Avec un peu de recul, je suis très critique sur ces réalisations. Les tracés de visages, plus que sommaires, m'insupportent : les nus vus de face à Angers sont donc censurés.

Ce nu a été réalisé à la sanguine, ce qui permet un tracé plus appuyé.
1ere seance à Angers : ça se précise (format A5 : 14x20 cm)

Celui-ci me plait beaucoup, pour la rapidité d'exécution, la profusion des détails (esquissés), et la mise en valeur des caractéristiques du modèle (souple et relativement anguleuse).
1ere seance à Angers : plus vite (format A5 : 14x20cm)