Des nus et des couleurs

Semaine morose ce mois de mars passé... Pour ma semaine de vacances, j'espérai du beau temps, un soleil qui m'éclabousserait et régénérerait mes articulations raidies et adoucirait cette sortie d'hiver... J'espérai peut être ralentir la course du temps, voire même rajeunir l'espace d'une petite semaine. Ce n'est pas possible, mais ce n'est pas possible non plus de se faire à cette idée du temps qui passe si vite, à cette idée de non-permanence de nous, pauvres humains, à notre disparition un jour ou l'autre... Rien ne nous appartient, nous pauvres passagers d'une existence un peu absurde et à laquelle nous tenons tant et essayons de donner du sens.

Les éléments ne m'ont pas été particulièrement favorables. Je suis allée me promener pas loin de Bordeaux en doudoune et bottes, et j'ai eu froid, ai été trempée, ai pesté, grelotté, prié, tempêté et invectivé le ciel pour une amélioration de la situation... Pire, c'était peu envisageable, alors la situation a fini par s'améliorer. J'ai pu faire deux jolies sorties en fin de semaine, je suis allée au bord de l'eau avec mes pinceaux pour fixer les éléments adoucis et leur environnement humain.

Je suis retournée à Audenge : Petite incursion l'année passée avec Valérie, j'avais été séduite par ce petit port bien organisé, très propre, ce petit bout du monde pas très sauvage ou les cygnes vont et viennent en fonction des marées. J'y suis restée un bon petit moment pour poser mes couleurs, tranquillement charmée par la douceur de l'après-midi et les reflets mouvants de l'eau.  Au bout du port, les derniers cabanes et quelques bateaux qui dansent sur l'eau. Un ciel animé, des couleurs presque printanières pour une végétation prête à repartir, savourer l'instant qui passe, recharger les batteries....

j'ai poussé au début de l'été dernier la porte d'un atelier nouveau pour moi. Animé par des graphistes passionnés, pleins de fantaisie et d'idées, il propose en alternance du dessin d'après modèle vivant ou avec un modèle habillé-déshabillé dans un esprit burlesque. J'ai adoré notre modèle de ce qui était pour moi le premier soir, et qui a posé dans des habits de clown puis de grande tragédienne en robe rouge. Très réussi, certain[e]s ont cru avoir deux modeles pendant cette soirée fort animée!

1ere partie - où une clown sensible et poetique se presente à nous dans ses tulles chamarrées.

et encore

et encore

et encore ! et preciser qu'elle n'est pas du tout unijambiste

et encore... bonjour Pierrot à la lune

et puis apres quelques préparatifs minutieux, deuxième entree... façon...

et encore (il faut cliquer sur l'image pour la voir s'afficher en entier)

une fois par mois, ces rencontres à supplément d'âme, même lorsqu'il s"agit de nus, m'enchantent et viennent agreablement titiller ma corde très sensible.

Alors, merci à ces circassiennes, danseurs, patineuses, effeuilleuses, qui se mettent à nu ou au contraire endossent une tenue et le rôle qui va avec pour mieux faire frétiller nos crayons qui sont, à ce moment là, un reflet de coeurs qui s'ouvrent.

Et grand merci aux dames Eyvie et Clemie Rossie, grandes ordonnatrices de ces très bons moments.

C'était en avril, au moment où il a commencé à faire bon cette année.

Chance, j'avais réservé ma semaine de vacances et envisagé un peu de peinture sereine aux abords du bassin, en étant hébergée sur place.

C'est ainsi que j'ai découvert le port des Tuiles, à Biganos. Il s'agit d'un joli port nature, relativement sauvage,juste  quelques cabanes au bout d'un chenal bordé d'ajoncs, des pontons plus ou moins en état et quelques bateaux ondulant au gré des marées.

De ce joli port bucolique partent de nombreux sentiers de promenade, bien entretenus, en avril tout jaunes de mimosas et de la floraison blanche d'arbustes.

J'ai juste dessiné les barques, pas assez sure de moi pour essayer de représenter la végétation dans sa splendeur, pour un résultat qui serait de toute façon moins enthousiasmant que le spectacle de la nature. Je prends moins de risque à peindre trois bateaux ;o)