Des nus et des couleurs

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samedi, 19 juillet 2014

compte-rendu de stage - portrait avec Valérie Mugica

Pour la 1ere semaine de mes vacances d'été, je me suis inscrite in-extremis dans un stage de dessin et peinture proposé par Valérie Mugica, artiste bordelaise, sur le portrait. Ce stage de 5 jours (22h) était proposé dans le cadre d'une résidence de l'artiste au chateau Palmer, à Cenon -> il est possible d'aller voir les œuvres que Valérie expose tout ce mois de Juillet, jusqu'à la fin du mois. 

Une journaliste du journal sud-ouest est venue plusieurs fois visiter l'atelier et a réalisé un article et des photos publiés dans le sud-ouest du 12 juillet : http://www.sudouest.fr/2014/07/12/cours-de-pinceaux-pour-les-vacances-1613106-2830.php

Pour ma part, c'était un réel bonheur de pouvoir renouer avec ce thème et dessiner... encore dessiner, avec de bons conseils, et entourée des oeuvres assez mystérieuses de Valérie (portraits en rouge, révélés par un éclairage artificiel, portraits dits "blancs", juste un peu de gris de payne dans des toiles laiteuses pour des portraits bien maitrisés). Le stage a été rendu très agréable par la longue expérience de formation et les qualités pédagogiques et d'animation de l'artiste, et aussi par le fait que nous étions juste cinq stagiaires tous assez motivés. L'ambiance était agréable.

Le 1er jour, Valérie nous a fait des rappels sur l'approche dessinée du portrait - les proportions, les formes, les volumes - et nous a fait réaliser plusieurs croquis permettant de mettre en pratique cette théorie avec des angles de pose variés (visage de face, de profil, de trois quart, regard levé ou au contraire vue plongeante sur un front pensif). Tout ce formalisme est utile pour construire un portrait et vérifier "en gros" ses proportions.

Le deuxième jour, nous avons réalisé un portrait au fusain d'après une photo en noir et blanc.

Pour cela, nous avons commencé par réfléchir au rapport d'échelle et au centrage du portrait en reportant la diagonale d'un rectangle "au plus près des contours du portrait" sur notre support, afin d'avoir la proportion largeur / hauteur. 1ere boulette de ma part, j'ai essayé de tracer cette diagonale à main levée car je n'avais pas d'outil "long" pour tracer : ce n'était pas une bonne idée, mon rapport n'était pas bon du tout, et il a fallu après avoir commencé le dessin, tout reprendre.
Si les débuts du dessin ont été laborieux, j'ai en revanche bien accroché avec la technique utilisée pour travailler ce portrait au fusain : une fois les proportions posées et les traits principaux esquissés, il s'agit de les renforcer avec un trait très appuyé au fusain. on réalise ensuite une grisaille avec la tranche du fusain sur toute la feuille, et on adoucit cette grisaille au chiffon pour obtenir un fond assez homogène et d'une valeur moyenne. Si le tracé du visage a été assez appuyé, il reste visible après cette étape, il est possible de commencer le renforcement des valeurs au fusain, et de dégager des lumières en gommant.
La difficulté de mon modèle a été de rendre les valeurs sombres, et de dessiner l'oeil droit qui est dans l'ombre, en vain. Valérie a finalement terminé ce travail, j'en étais pour ma part incapable, toute occupée à essayer de reproduire ce qui était visible de cet oeil sur la photo... Trop peu.

Pour terminer le portrait, j'ai fini par gommer le fond de demi-valeur gris qui me gênait ... on y voyait trop de traces de doigts à mon goût! (et oui, il vaut mieux être soigneux lorsqu'on travaille au fusain, et ne pas avoir les mains moites)...

Nous avons travaillé le 3eme jour d'après une représentation en volume - il s'agissait de réaliser un portrait d'après un plâtre. J'ai choisi une reproduction antique. Valérie avait posé un fond coloré sur des feuilles format raisin, nous avons travaillé au fusain et à la gomme pour retrouver le fond coloré et signifier les zones les plus lumineuses.

Le 4eme jour, j'ai travaillé d'après une photo personnelle. L'ébauche du portrait s'est faite au fusain et  la suite a été réalisée avec un fond de sanguine, puis travaillée au crayon sanguine, au fusain et à la gomme mie de pain. On reconnait la personne qui a posé, le portrait est beau mais là aussi j'ai eu besoin de l'aide de Valérie pour corriger plusieurs détails qui plombaient ce portrait.

Et dernier jour, travail à l'acrylique en noir et blanc. J'ai choisi un sujet dont le traitement (un portrait couleur) était beaucoup plus doux et moins contrasté que ceux choisis par les autres stagiaires, et il m'a été difficile de restituer ce contraste! Il faudrait que je reprenne ce portrait, affaire à suivre!!!

J'ai été bluffée par la qualité à laquelle on peut arriver avec un regard aiguisé (celui de Valérie ;o), de la patience et un peu de ténacité. Il y a aussi e beaucoup de variété dans le choix des poses et des portraits, et aussi dans le style des représentations, même si Valérie nous a poussés à aller vers une représentation assez exacte et presque photographique, pas mal de poésie aussi.

Pour ma part, j'ai aimé travailler avec le fusain, la sanguine, la gomme pour retrouver des lumières en avançant doucement, un vrai bonheur. J'ai eu plus de mal avec l'acrylique, il n'est plus possible de corriger un détail du bout du doigt avec cette technique. Ce stage m'a donné envie de revenir à des choses simples, juste du dessin.

Pour un premier stage, c'était vraiment une jolie réussite. A noter, Valérie Mugica propose deux autres stages cette fin de juillet à Cenon : un stage de dessin de nu et un autre stage "carnet de voyages". Plus d'infos à cette adresse :

http://www.ville-cenon.fr/16-agenda/4423-stages-de-dessin-et-peinture.html

jeudi, 2 mai 2013

compte-rendu : stage de Maryse de May à Pessac, mars 2013

J'ai pu suivre ce mois de Mars un stage d'aquarelle par Maryse de May, à Pessac. Le stage était organisé par l'association "Couleurs du Cap", il durait trois jours, il avait pour sujet la composition et les fondus en aquarelle. Une grande aquarelliste, un groupe nombreux, deux sujets, trois jours de stage, il allait y avoir du swing. Je n'ai pas été déçue.

L'artiste Maryse de May est une très grande artiste. Ce qui frappe dans son approche, c'est son humilité, ou quelque chose qui y ressemble. Elle n'a pas la grosse tête, c'est peut-être la marque de distinction des grands. Elle a commencé à travailler avec l'aquarelle en 1983, cela fait tout juste 30 ans de passion avec ce médium. Elle a une approche très pragmatique pour gérer des groupes, elle propose des pas à pas très structurés. Elle est venue, apportant avec elle une documentation nombreuse et de qualité pour nous permettre de réaliser les compositions prévues, elle est très professionnelle, et plutôt dirigiste, sans être rigide. Elle a beaucoup de charisme, une douceur, beaucoup de douceur, et de l'empathie. Elle est très assidue pour le groupe, elle fait le tour de façon très fréquente, se concentre sur les travaux de chacun pour conseiller et réajuster le tir si nécessaire, Elle ne laisse personne de côté.

Et : Maryse de May est deux. Oui oui oui, puisque je vous le dis. Le deux, c'est Jissebro (J.C.Brault), son ami et complice, qui l'accompagne et la soutient. C'est Maryse qui dirige le stage. Jean-Claude prend le relai pour du dessin, fait parfois le tour. Il intervient surtout en contrepoint habile du discours de Maryse qu'il ponctue de courtes remarques piquantes bien senties. Humour inclassable en vue, ces deux-là forment une sacrée paire de duettistes.

Le stage s'est déroulé en trois parties. La première partie était très intéressante, il s'agissait d'un commentaire de travaux réalisés et choisis par les élèves. Nous avons vu défiler des marines, des sous-bois, des villages, des paysages exotiques, quelques natures mortes, des bouquets, un portrait. Pour ma part, j'ai fini par présenter un nu réalisé à la gouache, plein de taches et de lumière. Maryse l'a aimé, elle l'a dit. Jissebro m'a dit qu'il y avait un défaut dans le trait et que les fesses étaient plates. Je ne connaissais pas l'humour du personnage, je me demande s'il parlait de moi ou du tableau. Maryse a émis une réserve sur les couleurs, elle m'a parlé d'intention. Il n'y en a pas dans mes tableaux, j'y vais "au pif", à l'instinct, et particulièrement pour les couleurs.

Maryse fait un travail d'analyse en direct, sur de nombreux exemples qu'on lui soumet dans l'instant. Elle regarde un tableau, analyse la circulation du regard (équilibre des masses et des couleurs, centre d'intérêt, par où le regard entre-t-il dans le tableau? Sa circulation est-elle entravée?) et donne des propositions de réflexions et d'améliorations, souvent étayées visuellement par un ou deux collages à la patafix de petits bouts de couleurs découpés avec fébrilité et sous nos yeux attentifs dans des magazines. C'est ainsi qu'une marine gagne beaucoup d'intérêt par une ombre foncée en lisière d'arrière plan, ce qui permet de faire cheminer à nouveau le regard, un portrait gagne en force en ajoutant quelques touches auburn foncées dans les cheveux, la composition d'un bouquet est revue en ajoutant quelques éclats foncés et en proposant un format carré plutôt que vertical.

Dans un second temps, l'après-midi du 1er jour, nous avons commencé à travailler sur le 1er pas à pas. Le tableau terminé nous a été montré : il s'agit d'un couple d'amoureux enlacés marchant dans un sentier ombré, bordé de buissons et délimité par des poteaux. Une lumière radieuse qui arrive par la droite inonde le tableau, et quelques silhouettes d'arbres déplumés de leur feuilles se produisent en arrière plan.

Maryse nous a d'abord fait travailler sur la palette, les couleurs, les mélanges, les fondus. Jaune transparent d'abord, jaune indien ensuite pour donner des accents plus chauds. La transition vers le bleu se fait en obtenant un gris coloré (jaune transparent + indien + violet dyoxi...) et on va vers un bleu additionné de violet. Pour figurer les buissons, on additionne peu à peu des valeurs une plus en plus foncées en utilisant des couleurs crémeuses. Jaune d'ocre + terre de sienne, et rouge mélangé à un bleu (tendance ...???) pour finir par obtenir une valeur très foncée.

Cet exercice m'a paru très difficile, je n'ai pas l'habitude de réaliser et de penser des montées en valeurs de cette façon. Je me contente souvent de mélanges de couleurs obtenus avec les 3 primaires, et j'ajoute des touches lorsque je veux figurer une ombre, sans réfléchir aux fondus, aux transitions de couleurs, aux harmonies.

Après la démo par la prof, me voila donc partie pour figurer un ciel inondé d'or et pourtant bleu, et les fondus doré et marron des buissons. Je me sens tétanisée car pas sûre de la palette et des couleurs, c'est dur. Je suis angoissée, et ma voisine s'énerve : elle a choisi un papier Arches mais dans un format plus grand que celui qui était recommandé pour le stage : elle râle, le découpe, s'emberlificote avec ses bouts de scotch et son papier au moment de le coller sur sa planche. Stress et panique sont à bord. Mes buissons me paraissent trop denses par rapport à ceux de mes voisines, on ne comprend pas très bien de quoi il s'agit.

S'ensuit une grande exposition commentée des "fonds" des unes et des autres. Ça ne va pas trop mal, mais Maryse nous fait travailler un second fond selon le même principe. C'est le meilleur des deux fonds qui sera choisi pour poursuivre.

La plupart des filles voient leur deuxième fond sélectionné. Pour moi, le deuxième est jugé "trop dense" : pas assez de place pour y faire figurer les personnage, et c'est le premier, malgré tous ses défauts, qui est sélectionné.

Vient ensuite la composition : dessin des personnages (à l'échelle, et d'après une photo fournie par Maryse) : étude des principales lignes directrices et reproduction, puis placement du sujet sur le fond, et report du dessin par décalque.

Démonstration à nouveau, pour indiquer comment peindre le couple : d'abord avec les couleurs claires, puis avec des couleurs de plus en plus foncées (et notamment du terre de sienne pour figurer les parties foncées de peau, dans l'ombre). Cette partie là ne se passe pas trop mal.

Nouvelle démo pour nous montrer comment peindre et figurer les piquets sur le bord du chemin. En négatif par retrait, ou par ajout de couleurs. Orientation et taille des piquets. Cela semble facile lorsque c'est la prof qui exécute sous nos yeux scrutateurs, mais je panique lorsque c'est à moi de faire. Utilisation de jaune indien pour figurer les piquets du fond : j'ai l'impression de peindre des piquets en or. Et pour les piquets de devant, comment faire? Ma voisine me suggère de respirer un grand coup, et effectivement ça va mieux, on évite la crise de nerfs. Je finis par me décider pour procéder par retraits et grattages devant mes buissons - ombres, ça ne va pas si mal.

Et les arbres du fond? faire circuler de la couleur sur des réseaux d'eau, ménager des effets de transparence par la où arrive la lumière en épongeant le surplus de couleurs, varier les nuances : un brun chaud ici, du rouge par là et une couleur plus terreuse, voire bleutée, ici. D'autres arbres au lointain peuvent être ajoutés avec une palette dégradée.

Voila la merveille (qui n'en est pas une). Wouaw pour l'effet de lumière, bof pour beaucoup de choses...

Promeneurs

Deuxième nature morte : les pavots au vent

Composition d'une image à partir de deux ou trois : quelles sont les lignes qui attirent l’œil dans une photographie? Essai de synthétisation de ces lignes directrices, et reproduction à l'échelle en utilisant la technique du "je veux, j'obtiens" qui permet de reporter de façon relativement simple les rapports de taille. Mon image se construit patiemment, je trouve que la méthode manque de spontanéité, mais je l'applique.

Dernier jour : on met en couleur les pavots. D'abord démo puis exercice sur un pavot "tout seul" pour s'essayer aux fondus. Mon fondu bleu derrière le pavot est singulièrement gris, je me dis qu'il va falloir changer tout ça. Je n'ai pas appliqué assez franchement les couleurs de fond, et pas avec assez de pâte. Et mon pavot tout seul est rouge, mais il manque de lumière et de vibration. Maryse ré-explique : on peint d'abord le fond (beaucoup de bleu violet, quelques passages rapides par des gris, et des oranges floutés éclatants comme d'autres pavots dans le loin. Et pour les pavots, on commence par le cœur et les couleurs claires (jaune transparent, puis jaune indien, puis large frange d'orange, sur laquelle on vient passer le rouge puis les couleurs plus foncées (alizarine, violet)). Il faut laisser quelques points de contact entre le fond et les pavots dans lesquels les couleurs se mélangent, le fond entre dans les pavots.

Les pavots doivent être traités un peu différemment les uns des autres, il faut faire un choix et en mettre un plus particulièrement en avant pour attirer le regard. Et il faut aussi une "zone de repos" pour reposer et apaiser le regard : nous l'avons positionnée en dessous, à droite des pavots.

Pour les finitions, j'ai appris une chose très intéressante, le gravage sur aquarelle humide. Cette technique a été utilisée pour suggérer les plis délicats dans les pétales du pavot, les étamines... Et les poils de la tige et des boutons de coquelicots. Il s'agit juste de tracer les graphismes (plis, étamines) à la plume, ou avec un bout de bois pointu, ... dans l'aquarelle fraiche, en appuyant un peu. La partie qui a été enfoncée prend la couleur et celle-ci parait plus foncée que la couleur de surface. Cette technique permet d'obtenir un tracé net, avec une couleur légèrement plus foncée que la couleur de surface.

gravage aquarelle

Nous avons en dernier travaillé les boutons de pavot (les miens étaient plus gros que ce que j'aurais souhaité... Toujours trop gros, je les ai refaits plusieurs fois! Et enfin en dernier, les queues des fleurs. Cette dernière étape a été démontrée par Maryse à la fin du stage, mais chacun a ensuite complété (ou pas) son œuvre en dehors du stage. J'espère que les uns et les autres ont eu le courage de retoucher le tableau pour y ajouter cette touche finale.

pavots au vent (non finis))

Voici le mien tout fini, je le trouve formidable :

pavots au vent (finis))

Et il a reçu plusieurs beaux compliments.

Ce que je retire du stage, outre le plaisir de pouvoir tous les jours admirer "mes" pavots dans le salon :

- La composition : un peu trop ardu et laborieux à mon goût, je ne suis pas encore prête à fournir ce type de travail. Mais j'y ai été sensibilisée, j'ai compris le sens du mot "composer" en peinture. A creuser.

- La couleur : comme l'écrit Maryse dans son livre "l'aventure avec les fleurs", pourquoi ne pas utiliser les plus belles? Et pas juste avec le bout du pinceau... J'avais eu déjà avec Bénédicte Stef et Reine-Marie Pinchon un aperçu de ce que l'on pouvait faire en utilisant de l'aquarelle "en pâte". Là, il s'agit en plus d'utiliser des couleurs parfois très pures : c'est une proposition réjouissante. Pas sûre d'être prête à l'adopter très vite, mais j'en aurais bien envie... Et si je me mettais à dessiner des fleurs, juste pour le plaisir d'utiliser une palette flamboyante?

- Les fondus : cf. couleur, ça va venir, il faut persévérer.

- Les sentiments : quand on aime, il ne faut pas compter... Bises aux pétales qui s'envolent au vent. A bientôt, aux prochains stages, aux prochaines découvertes.

vendredi, 7 septembre 2012

Stage d'aquarelle par Benedicte Stef Frisbey (biennale d'aquarelle du Teich)

La biennale d'aquarelle du Teich (bassin d'Arcachon) s'est déroulée cette année du 31 août au 7 septembre. Bénédicte Stef Frisbey et David Chauvin étaient les invités d'honneur de cette biennale, au milieu d'une cinquantaine d'artistes (nombreux bons artistes régionaux, mais pas que, quelques nationaux et internationaux). L'exposition se déployait dans un chapiteau dressé à côté de la jolie église du Teich.

Bon accrochage et organisation, variété des sujets, qualité et douceur des œuvres présentées, pour la plupart travaillées à l'aquarelle, dans l'humide. De nombreux visiteurs étaient au rdv, l'exposition a eu un succès bien mérité.

J'ai pu passer trois jours en stage avec Bénédicte Stef Frisbey. J'avais remarqué lors du salon du Haillan la douceur de ses aquarelles, scènes d'intérieur, natures mortes "ménagères", guirlandes de fleurs. Des couleurs douces et rompues, de la lumière, des transparences floutées, du velouté, des contre-jours, une atmosphère d'un temps passé -> il n'en fallait pas plus pour titiller ma curiosité et mon envie de comprendre comment tout cela était possible.

Une prof de bon conseil

Le stage a été l'occasion de voir et de mettre en pratique les gestes utilisés par Bénédicte dans son quotidien d'aquarelliste.

1er jour - préparation du papier : travail sur du "Moulin du coq" ou "Montval" grain fin, préalablement trempé. Le papier n'est pas tendu, il est simplement posé sur une surface plane (plexiglas de préférence). Avant de commencer le travail, il faut faire évacuer le trop plein d'eau du papier en inclinant la planche de plexi => Sil y a trop d'eau, le pigment glisse sur l'eau, n'atteint pas le papier et s'évacue avec l'eau.

Conseil de Bénédicte, dur à mettre en pratique, pendant la peinture dans l'humide : vérifier que le papier est "toujours" humecté, en particulier sur les bords, pour permettre à tout moment l'évacuation du "trop plein" d'eau (laisser la goutte s'évacuer -> si ce n'est pas possible, risque d'auréole... plus ou moins voulue) => humecter le pourtour de la feuille qui sèche parfois vite avec un spalter ou un spray.

- installation d'un fond coloré : de grosses gouttes de couleur (sans trop d'eau...il ne doit pas s'agir d'un jus) sont lâchées sur le papier mouillé; on laisse ensuite tranquillement diffuser le pigment en inclinant la feuille pour permettre l'évacuation du surplus d'eau déposé en même temps que le pigment. La couleur est préparée au préalable, en nuances rompues (vert avec un peu de rouge, gris colorés, etc...)

- mise en place du motif : application de couleur crémeuse sur un fond qui commence à devenir mat -> possibilité d'appliquer au pinceau une couleur crémeuse, assez épaisse, peu chargée en eau : cela permet de placer des touches particulièrement veloutées.

- retraits, taches : les retraits se font sur un fond mat, avec un pinceau humecté mais peu chargé en eau : l'eau déposée sur le papier permet d'éloigner les pigments et de retrouver le blanc du papier. Si on essaie de déposer du mouillé sur du sec, attention, risque d'auréole.

Fond, crémeux et retraits

2eme jour - mise en valeur d'un sujet en négatif. Nous avons travaillé sur un sujet de fleur, d'abord avec un fond coloré pour mettre en place les taches de couleur des cœurs et des pétales, par retraits et ajout de couleur crémeuse pour les étamines, les pétales. Le fond a ensuite été travaillé par morceaux, en délimitant la forme des pétales par contours nets. La zone autour des pétales a été mouillée et des taches de couleurs ont été déposées sur ces parties mouillées pour faire leur travail de fusion... Il est important de travailler les parties du fond les unes après les autres, une fois une partie totalement sèche, pour éviter les auréoles.

Fleurs avec bord net en négatif

3eme jour - essai de mise en pratique sur un sujet un peu plus complexe de ce qui a été vu les deux premiers jours, et figuration de feuillages en avant-plan avec des réseaux d'eau. Utilisation de "mini-cycles de l'eau" (sur une petite partie de la feuille) pour renforcer des valeurs dans un endroit donné de façon floutée, et ans démarcation nette avec les autres motifs.

Démo Bénédicte - le chemin

Le travail ans l'humide, c'est dur! Il faut beaucoup de patience, ne pas trop charger en eau et en pigment car on peut toujours revenir dessus, mais une fois que c'est bouché, c'est bouché... Il faut agir au bon moment... Je trouve très intéressant d'avoir eu cette initiation qui permet de tirer partie des qualités propres à l'aquarelle mais je me vois mal travailler sur une feuille totalement mouillée comme cela a été fait lors du stage : possible en atelier, mais lors en peinture en plein-air, comment gérer? Il faudra que je pose la question à Bénédicte. A suivre.

dimanche, 25 mars 2012

Stage avec Reine-Marie Pinchon (Caussade, 18 et 19 mars 2012)

Un bonheur de stage.

J'avais une crainte de passer deux jours avec une sommité de l'aquarelle et d'être dans un groupe de niveau bien trop relevé. J'ai un problème en m'inscrivant dans un stage d'aquarelle, c'est juste que je ne suis pas aquarelliste. Tout au plus je passe quelques jus colorés sur mes nus, et à l'occasion, en été ou lorsque j'ai du temps, je fais un peu de peinture et c'est souvent l'aquarelle que je choisis comme médium, pour ses possibilités de "portabilité" lorsqu'il s'agit de peindre en plein-air. Je fais alors "un coloriage aquarellé".

J'ai pu expliquer un peu tout ça à Reine-Marie Pinchon lors des présentations du 1er jour. Elle a écouté et elle nous a parlé de ce qui fait pour elle la singularité de l'aquarelle, un jeu permanent avec l'eau et pas de possibilité de correction => il faut utiliser les accidents de l'eau, les récupérer pour créer. Reine-Marie peint avec des vaporisateurs autant, et peut-être plus, qu'avec des pinceaux.

à l'action

Deux jours, ça passe très vite, mais c'est suffisant pour faire passer le b-a-ba, quelques trucs et pour le faire expérimenter aux élèves. J'ai appris à :
- tendre le papier sur un support (Reine-Marie utilise du carton-mousse d'1 cm d'épaisseur comme support)
- faire de la dentelle de peinture, très utile pour figurer le feuillage des arbres par exemple
- faire des dégradés délicats
- faire des retraits et des ouvertures dans de la peinture "semi-mate"
- faire des effets utilisant la floculation du sel
- utiliser de plusieurs façons des pinceaux effilés dits "pinceaux sabre"

Je vais expliquer rapidement ce qui m'a le plus plu et étonné, à savoir la réalisation d'une dentelle à l'aquarelle. Il faut pour cela travailler au vaporisateur et à distance du papier (pr ex. 40 cm) pour faire des projections de gouttelettes d'eau. Il faut arriver à "un semis de gouttes d'eau", non pas une flaque, mais il faut que les gouttes d'eau commencent à se toucher par endroit pour que la couleur puisse fuser d'une goutte d'eau à l'autre.
Il est utile de projeter l'eau à contre-jour pour voir comment les gouttelettes sont disposées sur le papier.
Il faut avoir préparé une couleur assez soutenue, un gris pas forcément très homogène, obtenu en mélangeant trois primaires ou deux complémentaires (par ex. un bleu et un orange), avec de la couleur sortie des tubes pour obtenir de l'intensité et de la quantité, selon la surface à travailler.
-> prélever cette couleur au pinceau sabre, et promener légèrement le pinceau sur le semis de gouttes d'eau : la couleur descend par capillarité vers l'eau, diffuse tout en restant sur "les crêtes" des gouttelettes. De plus, les couleurs granuleuses "tombent" et restent sur place, tandis que les couleurs transparentes voyagent : ce procédé permet de séparer la couleur et d'obtenir de surprenants effets diaprés.

J'ai aussi profité d'astucieuses indications sur l'utilisation des couleurs en aquarelle, avec à l'appui démonstration et utilisation d'une palette réduite : pour une teinte donnée, Reine-Marie recherche la teinte "qui granule", et son pendant transparent. Ceci permet dans un même tableau, d'obtenir des effets de granulation et de transparence, en conservant une unité de couleurs.

palette

Pendant deux après-midi, nous avons pu expérimenter ces techniques sur du papier de format raisin (50x65 cm). Le deuxième jour, ça a été vraiment très difficile d'arriver à terminer le tableau : Reine-Marie nous a "laissés" face à un sujet que chacun avait choisi parmi des photos de paysage. 50x65, même en utilisant beaucoup les vaporisateurs, c'est grand! Reine-Marie est intervenue à la fin pour donner plusieurs touches à mes oliviers, et pour leur donner l'éclat qu'ils ont :
- elle a fait une profonde ouverture au vaporisateur à gauche des oliviers
- elle a enlevé de la couleur en haut des oliviers, pour donner un peu de modelé
- elle a ajouté les herbes en rouge de pérylène en bas à droite,
- ajouté des touches intenses de jaune-vert à la base des oliviers...
- délavé le ciel au pulvérisateur...
c'est tout, pour le reste c'est tout moi :o)

C'était une belle rencontre, avec une artiste sensible, simple et très articulée dans sa démarche, et en plus fine et pleine d'humour. Du bonheur!

arbre tout seul

oliviers

lundi, 5 mars 2012

Les cours de modèle vivant à l'ESAA (Gradignan, dans l'agglomération de Bordeaux rive gauche)

Emmanuelle Leblanc, artiste, et professeur de dessin et peinture, anime un cours de modèle vivant ouvert à tous. L’œil d'Emmanuelle est avisé et les conseils prodigués sont intéressants. Des astuces de réalisation sont proposées, ainsi qu'une ouverture vers toutes sortes de techniques et outils pour les plus aventureux.

Les cours ont lieu dans les locaux de l'ESAA à Gradignan (sortie 16, Bordeaux rive gauche) : j'aime aussi le lieu (c'est une école d'art), parce qu'il est investi par des graphistes et artistes en devenir, parce que leurs réalisations, souvent très variées, sont exposées. J'aime les observer et profiter de l'analyse d'Emmanuelle au sujet de toute cette production.

N'hésitez pas à prendre contact pour essayer ou pour vous inscrire, c'est un cours à la fois agréable et intéressant par l'ouverture qu'il peut apporter.

cours de modèle vivant à l'ESAA Gradignan - Bordeaux rive gauche

dimanche, 12 février 2012

Un autre atelier de modèle vivant, dans Bordeaux

Il y a deux semaines, Emmanuelle était en déplacement professionnel à Paris, et il n'y a donc pas eu atelier de modèle vivant à l'ESAA. J'en ai profité pour décaler la séance de lieu et de temps. J'ai essayé l'atelier d'Agnès, rue Teulère à Bordeaux. Agnès est sculptrice, elle aime travailler autour de l'humain, de ses déchirements, renoncements et autres calamités. Elle anime des cours de sculpture et modelage, et propose des cours de dessin-peinture et un atelier libre de modèle vivant. Son site internet : http://gaya-lmt.fr/ L'accueil dans l'atelier est chaleureux, et on y rencontre des peintres et dessinateurs passionnés, et de bon niveau. Chacun étant libre du choix de ses techniques, on trouve beaucoup de dessin au crayon, mais aussi à l'encre, au pastel, parfois à l'aquarelle ou à la gouache. J'y retournerai peut-être à l'occasion, sans doute pendant les vacances scolaires car l'atelier fonctionne aussi pendant ces temps-là.

samedi, 6 novembre 2010

Les cours de modèle vivant cez François Tilly

Les cours de nu de François Tilly ont lieu le mardi soir dans son atelier vert Marine, rue Manon Cormier à Bordeaux (prox. barrière de Pessac / stade Chaban Delmas). C'est difficile de ne pas voir l'atelier lorsqu'il est ouvert : des petits poissons et tout un monde de créatures marines, et parfois "mystiques" (moines?) sont peints sur les murs et autour de la porte de l'atelier.

L'atelier est situé au 1er étage du bâtiment, il est clair, bien équipé (tables de dessin inclinables, ajustables en hauteur). C'est une caverne d'Ali Baba : mannequins, oiseaux et écureuils naturalisés, coquillages vivants, pots et contenants de toutes formes et, bien sûr, matériel de peinture varié. Entre autres.

On trouve souvent aux murs les tableaux en cours sur plusieurs séances, par François et ses élèves, dans d'autres cours : souvent intéressant.

Outre les cours de modèle vivant, François propose des cours de peinture d'après nature (il déplace ses élèves dans des musées ou bien dans divers lieux de Bordeaux) et des cours de peinture plus classiques (dessin sur natures mortes, interprétation d'un thème, etc...).

samedi, 20 mars 2010

Démarrage en douceur

Bonjour,

Je profite de la perspective d'une semaine de vacances pour démarrer ce blog, sur lequel je compte présenter les nus que je dessine dans le cadre d'un atelier de modèle vivant, et engager la discussion autour des techniques et du matériel.

J'ai repris la peinture et surtout le dessin, à mon très grand plaisir, il y a cinq ans de cela, dans des ateliers de dessin bordelais.

Cette année, je participe à deux ateliers : François Tilly  (atelier vert marine, modèle vivant), et à l'atelier de peinture d'Emmanuelle Leblanc, jeune professeur dans une école d'art.

Atelier de François Tilly : http://www.francoistilly.fr/

Emmanuelle Leblanc :  http://www.emmanuelle-leblanc.com

Je suis aussi passée par ces ateliers, excellents :

Atelier bleu citron : http://atelierbleucitron.free.fr/

Atelier de Jean-Pierre Beyries : http://www.academiefusainsanguine.com/

Il me reste tout à faire pour ce blog... Pour ce premier billet, il n'y a pas d'image (ce qui peut être regrettable pour un blog discutaillant dessin...), elles arriveront demain, ou le jour d'après encore... Il va aussi falloir que je mette en place une charte graphique un peu plus personnelle pour signer l'identité de ce blog.

A bientôt,